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AMIR ROTI. ORPHEUS AB INFERNIS REDITUS
samedi 22 avril 2017
Une sculpture en marbre de Carrare, dévoilée par son modèle même le 26 avril à Saint-Merry (20h30), dans le cadre d’une soirée performance et projection du Collectif Souffle.
Amir Roti , de son nom Pierre-Amir Sassone, est un artiste plasticiens français. Né en 1988, de deux parents sculpteurs marbriers il a été bercé dès son enfance par la pierre. A l’adolescence il rentre profondément dans la culture du graffiti sous le pseudonyme de
« ROTI ». En parallèle il commence à travailler en tant que tailleur de pierre puis sculpteur, sur des ouvrages tel que la tour St Jacques ou la Cathédrale St Jean.
« ROTI » a commencé à investir l espace publique en peignant des fresques illégalement. Dorénavant reconnu dans son travail de peintre, il continue à explorer l’ ambiguïté entre la légalité et la beauté au travers de la sculpture lapidaire. À Kiev en janvier 2014, il a installe a Maidan une sculpture de cinq tonnes en marbre de Kehops, devenue un symbole à la suite des évènement dramatiques du 19 au 21 février.
C’est de sa rencontre avec un artiste ukrainien qu’est né ce projet de sculpture qui a été associé au mythe d’Orphée
« ll faut parfois se replonger dans les mythes antiques pour éclairer les légendes qui s’écrivent dans le siècle où nous sommes.
La figure d’Orphée hante le sculpteur Amir Roti depuis deux ans.
Depuis son départ d’Ukraine alors en pleine guerre. De ce pays en proie aux cris et aux larmes, il retient l’éternelle persévérance d’artistes rencontrés sur place, et avec lesquels il a noué une amitié sans faille, dont Dima Yaroshenko, comédien et chanteur ukrainien.
En Dima, Amir a vu un modèle aux sens propre comme au figuré. Ce sont les traits de son visage qui ont inspirés sa sculpture Orpheus ab infernis reditus. Sa capacité à traverser la guerre, comme Orphée traversa les enfers, sans jamais cesser de chanter et célébrer la paix et l’harmonie lui ont donné le courage de tailler dans le marbre durant des jours, des mois et des années plus qu’une œuvre. Un monument de la résistance par les armes lyriques.
À la base de la performance théâtro-musicale par StereOrpheo – le mythe d’Orphée : son chemin sur Terre après sa sortie des Enfers sans Eurydice. C’est une mise en scène-réflexion sur le dévouement à l’amour, la douleur de la séparation, la vie d’artiste, sous le prisme d’une brève mais intense période d’une tournée : comme un jour, comme toute une vie. Chacun présent sur scène est Orphée, jouant de son instrument.
Quand Amir a commencé la taille de cette sculpture à Carrare en Italie, il a invité Ugo Arsac, artiste vidéaste, à créer une œuvre courte autour du mythe et de sa réinterprétation. Il en résulte « NEUF CORDES », un film de 20 minutes tourné en grande partie dans les carrières mythiques de Carrare, qui sera projeté à l’issue de la performance.
Encore aujourd’hui, l’art demeure une matière noble qui forge la révolte pacifiste. Il sait canaliser les tensions pour les transformer en champ des possibles. Fruit de trois années d’amitiés franco-ukrainiennes, de la rencontre entre le théâtre, la musique, la vidéo et la sculpture classique, Orpheo incarne un hymne aux mythes qui persistent. »
Elodie Cabrera