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PASCAL HAUDRESSY. BRAIN. GRAND PALAIS <9-07-18

jeudi 10 mai 2018

On ne peut manquer cette fascinante vidéo dans l’exposition « Artistes et Robots » du Grand Palais. Elle ouvre la troisième partie « Le robot s’émancipe », dans un sas noir.

Pascal Haudressy. Brain. Artistes et Robots. Grand Palais 2018 from Voir & Dire on Vimeo.

Les œuvres du vidéaste français d’origine tatare Pascal Haudressy ont une force en elle-même, car elles sont extrêmement techniques et esthétiques, mais elles possèdent une puissance symbolique que le contexte de l’accrochage exploite.

Voir et Dire avait déjà analysé l’une des œuvres de sa série « Organs » mise en scène superbement à Saint-Eustache « Le cœur qui nous anime ». Lire >>>.

Le cœur qui nous anime

La « géométrie hypnotique ou méditative » du cœur trouvait un sens naturel dans une église où cet organe symbole de l’amour apparaît dans bien des visuels ou textes. Dans le cadre du Grand Palais, autre lieu, autre visée d’exposition, « Brain » introduit aux questions sur l’intelligence artificielle : elle pourrait dominer le cerveau humain, alors que cet organe fondamental de la vie et de la création garde en fait toute sa puissance et ne délègue qu’une partie de ses pouvoirs à la machine et à ses algorithmes. Le reste est fantasme, mais il fait peur.

"Brain" (écran, vidéo, plexiglas, 2009) représentant en 3D un cerveau humain introduit le doute par la fascination. En effet, l’artiste se sert d’un programme informatique pour réaliser ces images qu’il détourne en introduisant des défaillances électroniques et des bugs, forçant l’ordinateur à recalculer sans cesse les coordonnées de chaque pixel et donnant lieu à des modifications de formes. Une cloche de plexiglas rectangulaire placée sur l’écran donne en outre un effet d’hologramme.

La crainte du bug est ici transformée par l’artiste en outil de création.
Mais en plongeant dans le noir de la salle l’œuvre, une vidéo en boucle donc sans fin, l’artiste transforme nos craintes ou nos questions en un mystère inquiétant.

Jean Deuzèmes