"Il faut reconnaître à la peinture abstraite moderne d’avoir redécouvert ce vieux maître qui demeure résolument d’avant-garde." Thomas B. Hess, 1956
Le musée de l’Orangerie s’est emparé des affirmations des critiques américaines de l’époque. Une vingtaine de toiles présentées [1] aux côtés de quelques tableaux de Monet. Ce petit nombre n’enlève rien à l’efficaicité du propos. Les liens avec Monet sont immédiatement perceptibles. Qu’on en juge par ces exemples :
- Barnett Newman, The Beginning, 1946
• Ce qu’on a appelé, le Colorfield où la couleur comme teinte définit des « espaces-formes » comme chez Barnett Newman (The Beginning, 1946)
- Clyfford Still, 1965 (PH-578)
- Helen Frankenthaler, Riverhead, 1963
• l’impressionnisme abstrait chez Clyfford Still, ou chez Helen Frankenthaler (Riverhead 1963)
- Jackson Pollock. The Deep, 1953
• le all-over chez Jackson Pollock, cette composition uniforme qui déborde du cadre, et sa technique du dripping qui fusionne des motifs non figuratifs.
- Willem de Kooning. Villa Borghese, 1960
• les peintures abstraites des grands paysages de Willem de Kooning, comme sa Villa Borghese de 1960
- Philip Guston. Painting, 1954
• le dispositif de Mark Rothko (1964) avec ses 14 peintures (color field painting) pour une chapelle rappelant l’accrochage de l’Orangerie
- Morris Louis. Vernal, 1960
• l’intensité des grands formats à l’acrylique de Morris Louis (Vernal 1960)
- Philip Guston. Painting, 1954
• le lyrisme de Philipp Guston si proche de celui de Monet (Painting 1954)
- Sam Francis. Round the World, 1958-1959
• ce qu’on a appelé le tachisme chez Sam Francis
Sont aussi considérés comme héritiers de Monet, Jean Paul Riopelle et Mark Tobey appelé « le vieux maître de la jeune peinture américaine » avec sa peinture calligraphique, tandis qu’Ellsworth Kelly rend un hommage explicite, même dans le minimalisme, à Monet
- Jean-Paul Riopelle. Sans titre, 1954
- Mark Tobey. White Journey, 1956
- Ellsworth Kelly . Tableau vert, 1952
Dans la mesure où les Nymphéas sont désormais familiers du public, cette exposition est surtout une belle occasion de (re) découvrir, grâce à un accrochage intelligent et didactique, la peinture américaine des années 50-70, avant le Pop qui a tout bouleversé.
Jean Deuzèmes
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Monet a inspiré, et inspire toujours, de nombreux autres artistes. Dans la récente exposition sur Zao Wou-Ki au Musée d’art moderne de la ville de Paris, on découvre un ensemble d’hommages aux personnes qui ont compté pour l’artiste, dont Claude Monet. Saisi par les Nymphéas et l’expérience de l’immersion qu’il y a faite, le peintre chinois n’aura de cesse de retrouver par ses grands formats abstraits la même émotion.
- Zao Wou-Ki. Hommage à Claude Monet, triptyque, février-juin 1991
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