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WHILS. FRAGMENTS URBAINS. LE CENTQUATRE-PARIS < 28-07-18

samedi 23 juin 2018

Il renouvelle profondément l’art urbain avec ses grands visages, non pas peints, mais creusés de multiples manières (au marteau-piqueur, au burin, l’acide, à l’explosif) dans les murs et différents matériaux (les portes, les affiches, les murs).

Il rend compte de ses interventions par les photos, vidéos, installations, sculptures sont les médiums. Artiste portugais né en 1987, Alexandre Farto alias Vhils, a commencé le graffiti à 13 ans dans la banlieue de Lisbonne et parcourt désormais le monde, en associant les habitants à ses œuvres.
Il est à la fois solidaire des populations les plus pauvres et révélateur des villes, à l’instar d’êtres vivants, en mettant l’accent sur leurs aspects les plus délaissés (les friches, les espaces publics sur utilisés).
En mêlant l’identité de ceux qui les habitent aux images que les villes donnent d’elles-mêmes, il interroge l’urbanisation contemporaine dans ses transformations rapides, voire brutales, il y insuffle de la poésie.
Il fait partie des artistes activistes qui utilisent les villes comme sujets, matières et supports de l’art, notamment dans tous leurs fragments/quartiers rejetés, comme Gordon Matta-Clark, l’anarchitecte présenté au Jeu de Paume (http://www.jeudepaume.org/?page=article&idArt=3000), Vik Muniz : tous construisent une philosophie de la société urbaine et invitent à s’engager à sa transformation dans le respect de ceux qui habitent des cités de plus en plus denses.
Une œuvre protéiforme étonnante qui met du sublime au cœur du rebut. La première rétrospective en France.

Débris est une immense installation au centre du CENTQUATRE, fait de tonnes débris urbains qui ont été anoblis et unifiés par une peinture blanche qui les recouvre.

Une caméra vidéo surplombante (la ville en est pleine) dont l’image est décalée dans le temps montre alors que l’œuvre est un œil dans lequel le visiteur déambule.

Detritos montre sa pratique de l’explosif comme sculpteur de bas-reliefs.

Ilmet à nue la ville en creusant la peau de ses usines ou bâtiments abandonnés. Il anoblit des friches comme les grandes tombes familiales sculptées le font des cimetières.

I

Diagrama est une pièce monumentale en polystyrène taillée au fil chaud dans laquelle on circule.

Un miroir immense la surplombant révèle la structure : un visage mêlé à des paysages urbains

Babel est une imposante composition d’objets récupérés dans diverses villes essentiellement en bois, le matériel de prédilection de l’artiste depuis 2009. Les portraits sculptés sont des représentations symboliques de la vie et de signes qui ont envahi la ville.
Il élève les objets rejetés des décharges en objets de musée, quasi sacrés. Il nie l’opposition entre privé et le public et par le nom de l’œuvre, il replace l’art dans les mouvements de connexion de l’urbain contemporain, il relie l’actualité au grand mythe de la non-compréhension des hommes entre eux.

Crystallize rassemble une série de vidéos présentées à vitesse lente de villes pourtant trépidantes.
Site de l’artiste -> http://vhils.com

Jean Deuzème